The Painful Truth ⛤ Ft Félix

Aujourd’hui, je devais être présent auprès d’Hildegarde. En tant que bras droit et après ce qu’il s’est passé avec Samaël. Mon ami le plus cher s’est sacrifié pour nous tous. Je l’ai aidé à avoir sa vengeance, peut-être contre son gré, amis, je sais qu’il est vivant quelque part.

Sixteen est intervenu et je le connais que trop bien depuis toutes ses années. Il a déchu, cela se ressentait dans ses paroles. Il a beau être mon ange de la mort et il sait que je la côtoie chaque jour, chaque minute et chaque seconde de mon existence.

Les seuls moments où je suis tranquille, c’est quand je picole pour faire taire les voix qui envahissent mes oreilles ou encore ignorer les présences qui me suivent. Mais malheureusement, je suis né comme ça et j’ai accepté cette vie en étant à la Nouvelle-Orléans et à Philadelphie.

Depuis que je suis ici, je me sens à ma place, épanoui de ce que je suis. Un nécromancien et bras de la plus puissante des femmes. Hildegarde Nielsen. Elle m’a accueilli dés le premier jour où je suis arrivé. J’étais perdu, dévasté et en colère. L’époque où je cachais ma véritable identité, c’est à ce moment que j’ai commis une grave erreur en allant la voir. J’allais devoir trahir un des deux camps. Et je pense avoir commis une autre erreur. Par égoïsme peut-être ou par pouvoir, j’ai laissé Samaël se sacrifier pour sauver les Rebelles.

Y a eut pas mal de blessés après ces incidents. Hildegarde est en mauvaise posture pour pouvoir prendre la parole auprès des sorciers, il va falloir que je la remplace quelque temps pour essayer de les rassurer comme je peux. Bien entendu, il faut que je me concerte avec elle avant de prendre des décisions.

Cependant, je m’inquiète pour ce garçon. Félix. La dernière que je l’ai vu, il était en PLS avec Elliot. Même si je n’accorde aucune confiance à Elliot, je ressens que Félix est totalement dépendant de lui, enfin presque. Il est loin d’être bête le petit.

Enfin, cela étant dit, il est temps pour moi d’aller au Casino. Je dois aller rejoindre Hildegarde pour pouvoir discuter de certaines décisions à prendre pour l’avenir du Coven et surtout notre ennemi public. Cet être maléfique aux yeux de glace, il déborde d’énergie négative. Cela est limite une insulte envers nous.

Saisissant mon carnet de notes, de mon livre de sort et du collier que Samaël m’avait fait faire pour la Saint-Valentin il y a un an. Ce bijou me donnera la force nécessaire, même s’il n’a rien de magique. C’est, comment dire ? Une force spirituelle personnelle. J’enfile mon blouson de cuir et un bandeau dans ma tignasse frisée qui a bien passer.

Je marche jusqu’au Casino et je croise un des gardes. Je lui fais signe de la main en souriant et je rentre dans ce bâtiment d’amusement qui pour le moment n’est pas tout à fait plein. Nous sommes en pleine pause déjeuner après tout, les gens ne viendront pas de suite. Cela me laisse un peu le temps de parler avec Hildegarde et de savoir si elle va mieux.

J’ai ramené des plantes à infuser pour qu’elle recouvre ses forces. C’est le minimum que je puisse faire en attendant que Christian trouve une solution à la guérir de son poison. J’avance doucement entre les jeux des pièces, les jeux de cartes et les serveuses faisant leurs jobs que j’entends quelque chose se rapprocher de moi rapidement. Comme si quelqu’un courait vers moi. Je me retourne en instant et je reconnais cette silhouette parmi toutes.


« Félix ?! Qu’est-ce qui t’arrives ? Ça ne va pas ? »

Félix avait l’air déboussolé et perdu. Comme s’il venait d’apprendre une nouvelle qui allait changer le monde entier. En avançant avec ma canne, il me demande comment je vais.

« Et bien, comme tu vois, je ne peux pas encore marcher sans l’aide d’une canne. Je ressemble à un vieux con, mais au moins, je suis moins fatigué. Je n’ai pas complétement retrouvé toutes mes forces, mais je n’ai plus trop besoin d’aide à domicile on va dire. Mon familier m’a été d’une grande aide. Je ne te demande pas, vu que tu m’as déjà donné la réponse. »

Je m’assois à ses côtés en mettant ma canne sur le bar et commandant un karkadé. Le barman ne sait pas ce que c’est apparemment… Je lui explique qu’il faut six cuillères de fleur d’hibiscus séchées, de l’eau chaude et du sucre. Tout simplement comme une infusion. Je fis un clin d’œil à Félix en souriant légèrement. En trinquant en solo, vu qu’il avait déjà commencé à boire, j’ajoute un doigt d’absinthe verte. C’était un mélange que j’avais découvert avec Samael.

Prenant une gorgée de la boisson chaude et légèrement alcoolisé, enfin l’absinthe reste fort, mais passons, Félix me regarde et sur son air pas sérieux m’annonce qu’il est le fils d’Hildegarde. Je le regarde en deux fois avant de rétorquer.

« Bah, je le sais. Tout le monde le sait que tu es son fils. Depuis le début même. Enfin, tu n’es pas son vrai fils quoi, tu es adopté, mais voilà que je… Hein ?! »

Alors j’ai cru que j’avais eut une hallucination auditive, mais vu le changement de ton dans sa voix, je reconnais son sérieux. C’est très rare qu’il soit comme ça et on la reconnaît cette différence.

« Whoa… D’accord. Là, par contre, tu m’en apprends une bonne. L’autre puant ? Tu parles du clochard qui était avec Hilda ? Je l’ai aperçu avant d’aller me faire soigner. Ce serait lui ton paternel ? Bah, on peut dire que tu n’hérites rien de lui. Après, si je devais parler en tant que bras droit, je dirais que la régente à eut ses raisons de te cacher la vérité. Sans doute pour te protéger. Mais si je dois parler en tant qu’égal et entre sorciers, je dirai que je me sentirai bizarre et recherchant des réponses. Tu dois leur parler et leur demander ce qu’il te cache depuis presque 19 ans. Après, si tu veux, je peux venir avec toi pour en parler avec eux. En attendant, comment va Eliott ? Disons que j’ai un peu jouer les aventuriers avec lui pour éviter qu’il me tue, il a l’air sympa malgré tout. »

C’est vrai que la nouvelle m’a quelque peu intrigué, mais on reviendra sur ce sujet quand on sera dehors. Histoire de prendre un bol d’air frais. J’ai fait exprès de dévier la conversation vers un autre sujet pour éviter qu’il ne s’en rende malade. Après tout, il mérite quand même un peu de répit sur ce genre de chose. C’est vrai, si j’apprenais qu’au final mes parents biologiques étaient vivants et que je savais qu’ils étaient, je serais dans le même état que lui.

Il ne pouvait s’empêcher de se moquer de moi ce petit insolent. Maintenant, que je suis blessé, il peut me dire tout ce qu’il veut, je n’en ai rien à foutre. L’ancien moi se serait braqué et il aurait fait la gueule pendant des jours.

« Ok, tu marques un point, sale gamin insolent. »

Un sourire en coin se loge sur mes lèvres avant que nous continuions notre conversation. Je ne savais pas comment prendre la nouvelle. Félix est donc son véritable descendant ? C’est négligé de la part d’Hildegarde. J’avoue que je ne comprends pas sa stratégie d’avoir menti à Félix en disant qu’il était adopté. Par protection ou par honte. Je ne sais pas, Hilda garde tellement de secrets et de mystères.

« D’accord. J’imagine un peu ce que tu endures en ce moment et je t’avoue que cette nouvelle est très soudaine. Après, sans vouloir le défendre, peut-être que ton géniteur n’était pas comme ça quand il a connu ta mère. Sinon, franchement, elle aurait des goûts de chiottes… Mais j’avoue que moi-même, je n’irai pas le voir en face avant un bain d’environ une demi-journée le temps que la crasse se soit barrée. »

Il est vrai que son paternel n’a pas l’air très clair. Aussi bien niveau propreté que l’esprit. Après personne ne connaît son passé ni son présent. Après tout, il est un nouveau visage, humain en plus, dans cette ville qui arpente les monstres et les malédictions qui nous suivent.

« Tu sais, je ne veux pas jouer le rabat-joie ou le paternel que tu n’as pas eu. Mais tu vas plus te faire du mal à boire que d’essayer d’oublier cette vérité. Crois-moi ce n’est pas la meilleure idée et je ne pense pas que ton compagnon appréciera de ramasser un déchet à la place de celui qu’il aime. Tu as de la chance de l’avoir pour qu’il puisse t’épauler, ne gâche pas cette chance. Ta vie commence avec lui, tu n’as pas besoin de tes parents pour vivre ta vie avec tes règles. Enfin, je ne suis pas le mieux placé pour donner des conseils, mais je peux toujours tenter. »

Oh ça oui. Je tente toujours, mais cela se solde toujours par un échec. J’ai conseillé des maintes fois des fantômes pour qu’ils puissent trouver la paix, mais au final, ils ont préféré errer sur la terre des vivants. À quoi bon se battre pour les autres s’ils refusent d’écouter ? Voilà pourquoi je coupe les ponts avec les âmes ces derniers temps. Je doute d’être un bon conseiller, aussi bien pour les morts que les vivants. J’avais accepté d’être le bras-droit pour infiltrer le Coven, je n’aurais jamais cru que je me sentirais à ma place dans cet endroit, maintenant, je dois assumer mes responsabilités.

« Ouais, c’est tout à fait compréhensible. En patrouille ? Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié ce détail, disais-je en m’essuyant les yeux chauds. AAH, c’est si beau l’amour des jeunes gens. »

J’avais connu ça moi aussi. Les amours de jeunesses qui parfois n’est que passager ou qui, comme avec les deux tourtereaux, dure depuis quelque temps. Pour ma part, ce n’était que passager jusqu’à ce que je tombe sur Razièl. C’était un amour à sens unique et je savais que je n’aurais jamais le sien, mais j’y croyais de tout cœur. D’ailleurs, quand on parle du loup, j’en souris avant de pousser un petit rire suite à mon surnom.

« C’est un peu plus compliqué. En fait, Sam et moi, on se connaît depuis longtemps et je suis tombé amoureux de lui au premier regard. Je n’ai jamais su lui avouer que je l’aimais dans l’autre monde et il s’est imprégné de Ginger, enfin de Cassandre maintenant. Je ne peux même pas lui en vouloir, vu que ce genre de chose ne se contrôle pas chez les loups. Malgré tout, je l’ai suivi dans ce monde, par amour. J’étais assez stupide de croire que j’avais une chance vu qu’elle avait disparu. Même si j’ai compris tardivement, il n’est jamais trop tard pour se repentir de ses erreurs. C’est pour ça, que je ne veux pas le voir de suite. Je ne suis pas en état de le voir et je pense qu’il a besoin de repos. »

Je ris de nouveau. Cela fait tellement du bien de rire avec quelqu’un. Mais bon, tu ne peux pas tromper mon instinct Félix, tu caches ta tristesse derrière cet humour, mais tu fais des efforts pour vivre et laisser cette nouvelle périr en ton cœur. Tu le sais que tu dois vivre avec, même si c’est une fine lumière de vérité, elle reste présente et tu ne pourras jamais l’éteindre. J’aimerais te dire toutes ces choses, mais je ne sais pas qu’elle sera ta réaction, tu es si imprévisible.

« Que vas-tu faire du coup ? Vu que tu ne souhaites pas voir ta mère et que ton petit ami est absent ? Je doute que tu ailles étudier en ayant un coup dans le nez, je me trompe ? Sauf si tu vaincs le mal par le mal. Personnellement, je n’ai rien de prévu, si tu veux que je t’accompagne quelque part pour te changer les idées, je peux au moins faire ça. Ma boutique rouvrira que dans deux jours, je n’ai pas encore l’énergie nécessaire pour faire une journée complète. »

J’ai vraiment envie de l’aider. Je ne sais pas pourquoi j’ai cette sensation de devoir le protéger. Peut-être parce qu’Hilda me l’avait demandé ou alors c’est le fait d’être le conseiller du Coven. Non, c’est plus profond que ça, malgré son insolence, je l’apprécie ce gamin. Son esprit est beaucoup plus vif qu’il n’y parait, c’est même impensable qu’a son âge, il soit autant intelligent. En même, le nez dans les livres tous les jours depuis sa tendre enfance, cela a contribué à avoir une connaissance sans failles. Mais ça ne répond pas à la question que je me pose : pourquoi je ressens ce besoin de te protéger à tout prix ?

« Honnêtement, je ne sais pas comment cela fonctionne avec les loups et leurs imprégnés. Je ne sais pas si une que leurs imprégnés sont morts s’ils leurs loups sont toujours sous leurs charmes. Mais il est vrai que si mon compagnon m’oublie, je ne le dirais même pas tellement c’est flagrant sur mon visage. »

C’est vrai que si Razièl et moi étions ensemble pendant la disparition de Cassandre, qu’elle serait revenue et qu’il serait retourné avec elle en m’oubliant, je lui aurais fait payer. Mais il n’en est rien, juste des câlins de temps en temps. J’étais heureux dans ses bras ce soir-là, mais je ne voulais pas qu’on soit un couple. Dans ce monde, je ne veux pas ça.

« Ah, mais oui, c’est vrai. Je suis désolé, j’avais oublié que tu les avais finis. Je te souhaite mes félicitations en retard. Et bien écoute, je peux encore rester avec toi, il n’est pas très tard et vu que je ne bosse pas, je peux me permettre de rester. »

Je finis mon verre d’une traite en redemandant un, seulement avec du rhum blanc. S’il doit périr dans l’alcool, autant que je l’accompagne. Je le voyais commencer à tituber, je ne sais pas combien de breuvage, il a bu avant que j’arrive, mais c’est du lourd. Je fais signe au barman lui tendant un sachet d’herbes médicinales.

« C’est pour Hildegarde. Dis-lui que je suis passé lui donner ceci pour qu’elle puisse se remettre sur pied, le temps que notre médecin trouve une solution à sa fatigue désobligeante. Merci. »

Mon regard se tourne vers Félix, limite affalé sur le bar. Mais assez drôle, il a la banane. Mon verre à l main, je prends une gorgée de cette mixture et franchement, ce n’est pas mauvais, même meilleur. Je pense que je vais poser un brevet avec ça.

« Alors dis-moi, ton petit ami, il a voulu te tuer ? Ce sont des rumeurs donc je voulais savoir si c’était vrai en demandant directement à la source. Mais dans ce cas, pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? »

Est-ce que j’étais inconscient du danger par rapport à son petit ami ? Peut-être, mais je n’ai aucunement l’intention de séduire le jeunot, je pourrais être son grand-frère voire son père, donc on va éviter. Cela étant, je me pose beaucoup de questions sur cet homme. S’il est fiable ou s’il joue double-jeu. Je ne lui souhaite pas et je ne veux pas que Félix en souffre. Espérons juste qu’il soit honnête envers lui.