♡ Happy St Valentine ♡ ft Razièl

Cela va faire trois ans. Trois ans que nous sommes compagnons de route et trois ans que nous vivons dans cette ville maudite. Centralia. Je n’ai jamais su pourquoi il fallait que nous aillions dans cette ville. Mais depuis que nous y sommes nous avons trouvé refuge et travail. Mais cette ville est une prison, nous survivons chaque nuit contre les likhos et les sbires d’Alessa.

Pour ma part, depuis que nous sommes arrivés dans cette ville, je fais parti du coven des Danatorums, un groupe de sorciers pratiquant la magie noire. Ce qui est drôle, c’est que je me suis battu pour expier mon côté sombre, mais je l’ai finalement accepté dans ma vie et j’adore être comme ça. J’ai ouvert mon commerce dans le centre de Centralia qui est également mon foyer. Je suis un joailler-gemmologue, cela veut dire que je peux créer des bijoux et sculpter les pierres précieuses. Cette ville regorge de pierres, comme les diamants et les rubis.

C’est bientôt la Saint-Valentin, même si nous sommes bien entendu dans une ville où règne le chaos, le business reste le business. J’ai des rubis à tailler en forme de cœur, des pendentifs avec des initiales que certains clients me demandent en avance. Heureusement que je n’en ai pas beaucoup à faire.

C’est ainsi que me levant de mon lit, je pars vers ma cuisine me faire des toasts avec du beurre et des œufs au plat. J’appelle ça le petit-déjeuner du sorcier, au lieu du guerrier. Quoi y a un problème ? C’est mon histoire, alors mets tes pensées où je pense et continue à lire. Une fois mon repas du matin pris, je vais cette fois-ci prendre ma douche, m’habille comme à mon habitude en noir et cuir avec un peu de liner à mes yeux pour souligner mon regard bleu.

Je prends mes clés d’appartement pour ensuite le fermer et descendre les escaliers en colimaçon qui se termine dans la réserve et atelier de la boutique. Je vais dans la boutique et entrée principale pour tourner mon panneau en « OUVERT » avant de me diriger vers mon atelier pour préparer les boîtes cadeaux. Mes boites étaient d'un rouge sang avec un ruban de satin noir. Glamour ou pas ? Au moins vous aurez une Valentine ou un Valentin, vous autres. Moi, je serais seul, je pensais l’avoir trouvé et finalement, c’est une… Peste, rouquine et chasseuse qui… AHHHHH. Et merde, j’ai cassé une de mes créations. Fais chier !

C’est à cet instant précis que j’entends également la cloche de la porte de ma boutique retentir. Je ramasserais les dégâts plus tard, je me rhabille un coup et me mets en condition. Qu’est qui il ne faut pas faire pour faire plaisir au client.

« Bonjour et bienvenu à Spel… Oh, c’est toi. Que veux-tu mon cher Scar ? »

C’est le surnom que je donne à ce petit loup depuis qu’il a cette cicatrice qui prouve son incompétence d’Alpha. Alpha quand même, mais incompétent. Pauvre petit chou, qu’est ce qu’il veut encore cette fois-ci…

La journée avait tellement bien commencé, un bon petit déjeuner, une fraîcheur au niveau de mon teint et de ma chevelure bouclée et le trait de liner que j’avais mis du temps pour qu’il soit parfait. Et il a fallu que cet Alpha vienne me voir qui me servait de meilleur ami et que j’avais un Crush sur lui pour qu’au final il gâche tout à cause d’une garce. J’ai déjà mille et une tortures en tête qui la fera baver devant Lilith même. La pauvre gamine, il a fallu qu’elle tombe sur Razièl pour qu’elle puisse compter à ses yeux. Je la hais, qu’elle crève cette salope.

« Ta venue m’est déjà insupportable, donc je ne vais pas jouer les suceurs avec toi, tu y as déjà trop goûté. Donc une commande et un bouquet de coquelicots, de lys et de bleuets. Hum, très vieille France, disais-je en me retournant vers les paquets de commandes, nous sommes en 2020, petit Bêta, faut te mettre à la page, mais bon, ça va bien décorer mon comptoir. Pose les dans le vase en pierre. »

Je vois qu’il a gardé une once de romantisme malgré tout, à la Française en plus. Quelle élégance, surtout venant d’un chien puant, vivant dans les égouts. Mais bon, ça en fait son charme, ce teint blafard, avec la cicatrice à son œil et cette tenue de premier prix. Enfin bref, cela ne change en rien la situation, il ne m’a rien promis, certes, mais je me sens trahi. Il est allé voir une poule tel un coq en rut.

C’est alors que je vois une boite avec un nom étrange que j’avais noté, c’est obligé que ce soit lui. Un mélange de lettres, rappelant un codage de message secret de la grande guerre des années 40. Entendant ses excuses, je fais comme-ci je ne les entendais pas et je me saisis de la boîte pour la présenter au loup et l’ouvrir, écartant le papier de soie.

« Pas la peine de me donner ton faux nom, je l’avais deviné, je ne suis peut-être pas un toutou, mais j’ai du flair aussi. D’après ton appel, tu m’as laissé carte blanche. Alors voici une chaîne d’argent, ornée d’une médaille sur laquelle est ornée d’une améthyste, d’un diamant et l’arrière nous avons un rubis. Voici ma note. Et ce que je dois dire de cet objet, c’est que son prix est excessif, représentant les ténèbres, la lumière et l’amour. Donc celui ou celle, à qui tu offriras ce bijou aura un beau cadeau. »

Faut dire ce qui est, ce bijou est une beauté. Je me suis vraiment cassé le cul pour bien le faire e bijou, amis si j’avais su le jour même que c’était pour son ou sa dulcinée, je l’aurais fait, mais d’une banalité excessive. Par contre on m’explique, d’où il pose sa main sur la m… Quoi ?! Il est sérieux ? Je récupère ma main de façon très sec et surprise.

« Attends, attends, tu es en train de me dire que le bijou, que j’ai créé pour toi, il est pour moi ? J’ai connu plus "original", mais alors laissé le créateur crée son propre cadeau, on ne me l’a pas encore fait celle-là, disais-je en remballant le bijou et fermant la boite. Prends ta commande et va l’offrir à ta chasseuse. Car si ce bijou était vraiment pour moi, j’aurais mis une améthyste et un Onix noir, rien d’autre, même pas un rubis. Car la Saint-Valentin sans Valentin, c’est ringard comme rencard. Tu devrais partir, je pense, tu es à découvert et j’ai du travail derrière, sauf si tu as des questions à me poser sur mon double rôle, je t’écoute, sinon tu peux partir ! »

J’avais toujours cette haine contre lui, même si son attention à mon égard est adorable, mais, je ne suis plus le même, cette ville est très sombre, je m’en suis nourri et mon image est comme cette dernière. Mais surtout, c'est que malgré cette colère, au fond de moi, je m'inquiète réellement pour sa sécurité, sa tête est mise à prix, le voir serait pire que tout, avec qui je vais déballer mes nerfs ensuite ?

Une fois que j’avais terminé de parler, le loup au pelage de la nuit tapa du poing sur mon comptoir qui me surprend et qui me fait sourire à la fois. JE vois la couleur de ses yeux devenirs rouges, tel l’alpha qui prend le dessus sur Samaël avant de redevenir doré.

Il m’annonce alors qu’il avait organisé un petit « date » comme il dit si bien. C’est alors que je m’avance déployant mes yeux noirs jusqu’aux nerfs optiques en souriant.

« Tu peux te le foutre au cul, petit caniche… »

Je pense qu’il n’a même pas entendu ma phrase qu’il s’était déjà barré tout en renversant le vase de pierre. Sournois, mais qu’est ce que je pourrais en avoir à faire de ce vase, de ces fleurs et de ce cadeau de merde. Pffff. Ça y est sa donzelle a disparu, il va se soulager avec le fricoteur de première. Et pis quoi encore.

Oh et pis fais chier. C’est alors que j’enfile mon manteau x fermant la boutique et pris la boite contenant le bijou avec moi. C’est alors que je me souviens de quelque chose. Peut-être que l'Amaël de mon ancienne avait toujours voulu rendre Samaël sien pour la vie. Sauf que celui-là ne s’est jamais battu pour le garder. Je sortis de ma bibliothèque, un livre particulier. C’était en réalité un coffre enfermant des objets que j’avais dans mes souvenirs. Dont un bracelet. Ce bracelet qui était le sien qu’il m’avait offert quand on se fréquentait à la Nouvelle-Orléans. Je le prends avec moi et je lui rendrais. Je l’enfile à mon poignet en prenant un sac en mettant des affaires. Une chose qui est plutôt sympa avec ce bracelet, il me sert de GPS pour le trouver.

Arrivant sur les lieux, Samaël avait vite senti ma présence et m’accueille comme je l’ai fait tout à l’heure. Je me rapproche tout en souriant en retirant mon manteau.

« J’irai bien me faire foutre, mais malheureusement, je ne suis pas nécrophile. Fréquenté les morts, c’est une chose, mais coucher avec, ce n’est pas mon délire. Et pour le repas, tant mieux, je ne voulais pas avoir d’intoxication alimentaire. »

Il me parle d'Aydan maintenant. Depuis qu’il voulait qu’on se serve de la régente à notre arrivée pour prendre le contrôle de la ville. Je me sens plus proche d’eux que de lui auparavant. Quelques secondes passent, me passant une bière, il commença à laisser le Drone voler dans les airs pour essayer de rentrer dans le casino. Soudainement, il me parla de l’ancienne vie à Philadelphie avant qu’on ne soit coincé ici.

Je sens une émotion me bloquer dans la poitrine. Mon souffle s’arrête et reprend de manière inhabituelle. Jusqu’à ce que je reprenne une grande inspiration et une grosse gorgée de la bière.

« Oui. Je me rappelle de presque tout. Mais aussi de ceci, disais-je en montrant le bracelet. C’est ton bracelet que tu m’avais offert pour me remercier de t’avoir fait changer d’avis sur les sorciers. Mais je t’accorde que je me sens bien ici. Je n’ai pas peur d’utiliser la magie à bon ou mauvais escient. Je la manipule comme je veux. Je n’ai plus rien à voir avec l'Amaël de Philadelphie ou de la Nouvelle-Orléans. J’ai beaucoup souffert durant toutes ces années dans l’autre monde et tu as été celui qui m’a relevé et épaulé. Je ne peux pas oublier ceci. Mais sache que même si je suis différent aujourd’hui, au fond de moi, je suis toujours de ton côté. »

C’est à ce moment-là qu’il faut que j’utilise la magie. Me munissant de mon grimoire de magie noire, j’utilise un sort d’illusion pour nous faire changer d’apparence. Je nous transforme en agent de sécurité avec un visage différent vu que nous sommes connus au sein du Coven.

« Le sortilège ne dure pas longtemps, une heure grand maximum. »

Laissant Samaël prendre les devants, je l’arrête un moment en le prenant par son épaule. « Ne fais rien de stupide s’il te plaît ». Ces mots, il ne les connaît que trop bien. C’est ce que je disais à chaque fois quand nous étions à Philadelphie quand on voulait aider des loups ou des sorciers prisonniers des chasseurs.

C'est alors que j'avais oublié quelque chose. Avant que nous continuons, je l'arrête dans un coin et je l'asperge d'un liquide magique.

« Si c'est ce toutou que tu veux, il faut qu'on cache ton odeur, sinon tu risques de te faire choper avant même qu'on aboie. T'inquiètes pas pour l'odeur, elle se barra après un bon bain, disais-je en tournant ma tête, j'ai une baignoire chez moi si tu n'en as pas. »

Je souris avant de reprendre la route et d'aller finalement en avant. Si on devait entrer autant qu'être en première ligne vu que je connais les lieux. Arrivant devant le Casino, je reconnais certains gars et des clients qui venait boire et jouer leurs argents.

« Salut les gars, alors y a du monde dans le casino ? On va checker avec mon pote, histoire qu'il n'y ait pas de casse. »

Les deux agents se regardent en haussant les épaules et faisant un mouvement de tête vers la porte. On a réussi à entrer. C'est déjà bien.